le 4 juillet 2011
Extraits du journal de Pauline, jeune coopérante à Fianarantsoa
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Vendredi et samedi, nous sommes partis avec Paloma. L’office de tourisme de Fianar (oui, il y en a un, qui ne fait pas grand-chose, mais qui a organisé une sortie promotionnelle pour faire de la pub à un camp d’accueil). Avec 2 heures de retard, nous sommes partis à 19 dans un taxi-brousse délabré en direction de la vallée du Tsaranoro. Les 10 derniers km, seuls les 4×4 passent sur cette piste, mais comme il était tard, pour des questions de sécurité, il a fallu y aller en taxi-brousse. Nous avions déjà mis 2h30 pour faire 50km de route ; alors la piste… il nous aura fallu plus d’1h30 pour faire les 10 derniers km ! En France, même certains 4×4 n’auraient pas osé passer… Il a fallu à plusieurs reprises descendre pour enlever du poids, pousser (bien sûr il n’avait pas de démarreur, une banalité ici), entendre les bruits affreux des amortisseurs que nous avons cassés, du carter que nous avons décroché et de tout le reste qui couinait… Le chauffeur allait voir sous la voiture, éclairant avec son portable la nuit, si tout tenait à peu près ! Du vrai trajet à la malgache !
Mais contre toute attente, nous sommes arrivés !
La soirée fut animée autour du feu de camp, où nous avons dû jouer, bien sûr, les deux seules vahazas n’ont pas pu y couper ; mais c’était sympa.
Le lendemain, départ pour la rando, cap sur le Pic Caméléon. Nous devions être de retour à Fianar vers 15h, pour ne pas avoir de soucis de sécurité à cause de la fête nationale ; mais avec 6h de rando et 4 heures de trajet (au mieux), en partant à 8h, on ne voyait pas trop comment on allait arriver avant la nuit. Mais bon, nous avons bien profité de la balade, nous avions dégoté un guide super intéressant, parlant bien français, connaissant beaucoup de choses, prof d’escalade et de parapente. Après le haut sommet, nous sommes redescendus dans la vallée et nous avons retrouvé les villages de terre rouge, les rizières, les rires des enfants et les odeurs de fataperas.
Dès que l’on parle deux mots de malgache, les gens sont très accueillants, ils nous invitent à entrer chez eux, nous parlent 5 minutes… Le guide a dû venir nous chercher plusieurs fois, tout le monde nous attendait et se demandait où on était encore passées.
…. / Repas au milieu des lémuriens venus manger les baies (super spectacle, on pouvait presque les toucher) et ensuite nous embarquons dans notre épave. Cette fois, le bruit est insupportable et la voiture touche beaucoup. Heureusement que le moteur est celui d’un 4×4 (ils trafiquent tout ici), nous avons pu sortir des ornières, mais la carrosserie n’est pas tout terrain et tout touche. Nous avons fini par marcher avec Paloma, à la tombée de la nuit, tant pis, mais de toute façon, nous allions aussi vite que le taxi-brousse !
Sur la route, c’est guère mieux, le bruit est infernal et la conduite difficile en cette veille du 26 juin : beaucoup de feux de brousse, du feu dans tous les villages et sur la route, il faut slalomer entre les braises sans faire éclater les pneus… Dans un taxi-brousse lent, bruyant, sans phare (juste les antibrouillards), à 19 dedans, avec des feux sur la route, beaucoup de gens ivres (et avec le rhum local à plus de 70°, ça ne rigole pas), on se serait presque cru dans un pays en guerre. Aux barrages de police, les gendarmes devaient courir derrière le taxi-brousse car nous n’avions pas de bons freins et nous nous arrêtions 50m plus loin !
Mais nous sommes arrivés à Fianar, où c’était le zouk complet avec un monde fou. Nous avons dû négocier un taxi pour aller à la ferme à 15 km ; mais l’opération s’est avérée complexe : entre les voitures qui ne démarrent pas, les chauffeurs complètement bourrés, pas simple comme choix. Mais nous avons fini par en trouver un qui nous paraissait à peu près sobre et qui connaissait la destination. Bon, la voiture ne roulait presque pas, mais on ne peut pas tout avoir le 25 juin !
Nous sommes arrivées à pieds, à bon port, très contente de notre week-end en brousse !