Voilà un certain temps que je dois répondre à cette question – cette semaine, les vacances de fin d’année ont commencé pour certains collèges, aussi j’en profite moi aussi.
Au début, il a fallu que j’associe patience et esprit de décision pour que s’organisent mes activités – « organiser » est souvent une difficulté pour les Malgaches aussi cela leur demande du temps. Quand ils ont réalisé que j’étais une Française qui pouvait leur consacrer du temps alors ils ont un peu à la fois, formulé leurs demandes.
Le plus efficace à ce niveau a été Frère Victorien de la Communauté des Frères de la Doctrine Chrétienne – communauté originaire de Strasbourg – en tant que directeur du Collège Maria Manjaka (Marie Mère) il m’a demandé de travailler avec les instituteurs (trices) 2 fois par semaine et 3 fois avec les frères de la communauté. Je ne fais pas des cours de français mais plutôt des rencontres de conversation durant lesquelles on est amené à revoir les règles de grammaire, les conjugaisons…
Certains instituteurs sont très demandeurs d’oral et ont un niveau d’expression tout à fait correct mais la majorité a de grandes difficultés pour s’exprimer – je me pose vraiment des questions sur l’enseignement du français dans certaines classes de primaire !… Aussi je travaille à tous les niveaux : orthographe, grammaire, conjugaisons et aussi expression orale, poèmes et chansons ( et même bricolage pour Noël ). Un grand merci pour le soutien que j’ai reçu à propos des chants de Noël car pour certaines paroles, ma mémoire n’était pas toujours fidèle …
Au début, j’ai eu beaucoup de mal à organiser les rencontres mais un peu à la fois, j’arrive à varier la méthode de travail – pourvu que mon imagination travaille bien jusqu’en juillet !
Avec les Frères, mon travail est complètement différent car ils sont essentiellement demandeurs d’oral et donc de vocabulaire, d’expressions françaises. Nous passons beaucoup de temps à discuter de sujets très divers et souvent inattendus – je ne sais pas toujours ce qui va arriver pendant l’heure (et demie). Par exemple, à partir du mot « zen » nous sommes partis pour un échange sur les différentes religions ; un autre jour, ce fut sur les morts et la tradition très importante ici mais une autre fois, nous avons passé notre temps sur « les adverbes » !…
Sœur Eléonore, responsable de la communauté du Sacré Cœur de Raguse (FMJ Fo Masin’i Jesoas), m’a demandé d’intervenir aussi dans son établissement, voisin de celui des Frères – l’un est pour les garçons, l’autre pour les filles sauf le lycée des filles qui est mixte. Là aussi je travaille avec les institutrices maternelles et primaires.
Le mercredi matin, avec Jacques, nous allons au Pré-noviciat des Frères Maristes à Ampahidrano (à l’extérieur de Fianar) pour travailler à nouveau le français avec une douzaine de jeunes qui, après 2 ans, partent au Rwanda pour leurs années de noviciat (Français obligatoire !)
N’ayant pas voulu passer tout mon temps en cours de français, je suis allée visiter l’atelier de broderie-couture attaché au collège FMJ et destiné aux jeunes filles en grande difficulté financière et/ou sociale. Sœur Elvisianne et Mme Léa, les 2 responsables (pour 45 filles et 3 années d’études) m’ont évidemment accueillie à bras ouverts et j’y passe depuis 2 matinées par semaine.
Pour finir mon emploi du temps, Frère Victorien s’étant aperçu qu’il avait affaire à un prof de maths et que mon mercredi après-midi était encore libre, a proposé des heures de soutien – mais cela vient seulement de commencer et s’organisera vraiment en janvier car l’organisation prévue ne me satisfait pas vraiment…